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- Un projet de la Banque africaine de développement améliore l’accès à l’eau dans une ville du Malawi (1)
- Un projet de la Banque africaine de développement améliore l’accès à l’eau dans une ville du Malawi (2)
- La station de traitement actuelle a une capacité de production quotidienne maximale de 1,5 million de litres, pour une demande quotidienne de dix millions de litres. La capacité de production quotidienne de la station sera portée à 19 millions de litres pour répondre aux besoins estimés de la population en 2045
- Le commissaire du district de Rumphi, Emmanuel Bulukutu, souligne que le projet est essentiel pour stimuler le développement du district
- Plus d’une centaine de membres de la communauté, en particulier des femmes, ont bénéficié d’emplois à court terme grâce à la culture et à la plantation de semis d’arbres
- Dans le cadre de son suivi, la mission de la Banque africaine de développement s’est récemment rendue à Rumphi pour vérifier l’état d’avancement du projet. La mission et d’autres parties prenantes ont également visité le site où le NRWB et les communautés cultivent des plants d’arbres
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Un projet de la Banque africaine de développement améliore l’accès à l’eau dans une ville du Malawi
Le projet couvrira Rumphi quasiment de long en large et s’étendra à certaines parties du nord de Mzimba
Pour la première fois, la ville de Rumphi sera dotée d’un réseau d’égouts adapté pour répondre aux besoins des habitants, en plus d’un meilleur approvisionnement
Dans la région septentrionale du Malawi, au cœur d’un paysage de collines verdoyantes, le vent du progrès souffle sur le tout nouveau collège technique de Rumphi. Avec ses bâtiments modernes, ses nouveaux équipements et son optimisme, l’établissement est rapidement devenu un symbole d’opportunités. En seulement quatre ans, les effectifs sont passés d’un petit groupe d’étudiants à une communauté dynamique de 534 jeunes hommes et femmes, soutenus par 45 membres du personnel.
Ces étudiants débordent d’ambition et espèrent que leurs compétences techniques leur ouvriront la voie vers un avenir meilleur. Mais derrière ce progrès se cache un défi quotidien qui touche tous les étudiants du campus : le manque d’eau potable et fiable.
« Parfois, nous n’avons d’autre choix que d’envoyer les étudiants chercher de l’eau dans des sources non protégées, y compris dans un forage d’eau salé laissé par l’entrepreneur », soupire le directeur de l’établissement, Akuzike Nkhoma, dont le visage porte une expression soucieuse. « Ce n’est ni sûr ni durable. »
Les étudiants partagent les mêmes inquiétudes. Ils évoquent les longues marches matinales vers des points d’eau éloignés, un temps qu’ils pourraient consacrer à leurs cours. Il y a quelques mois à peine, une centaine d’étudiants ont été transportés à l’hôpital du district de Rumphi après une alerte au choléra sur le campus. Les robinets étaient à sec et les étudiants s’étaient tournés vers des sources non protégées, mettant gravement en danger leur santé.
Le problème de l’eau au collège reflète une question plus vaste qui touche toute la communauté de Rumphi, comme l’ont révélé les actions de mobilisation menées par le conseil d’administration pour préparer la population à la mise en œuvre prochaine du projet. Pour de nombreux foyers, notamment ceux des zones d’altitude, l’accès à l’eau est aléatoire, limité par la capacité d’un petit réservoir de 200 000 litres qui a, depuis longtemps, dépassé sa capacité à répondre aux besoins de la ville.
Francis Munthali, directeur général du Northern Region Water Board (NRWB), reconnaît que la croissance de Rumphi a soumis à rude épreuve le système d’approvisionnement en eau vieillissant : « À l’époque, ce réservoir suffisait parce qu’il n’y avait pas autant de monde. Mais aujourd’hui, avec l’augmentation du nombre de foyers, d’écoles et l’expansion de la ville, il ne peut tout simplement plus répondre à la demande. »
« Par exemple, pour assurer l’approvisionnement du collège, nous devons rationner l’eau en ville, où se trouvent l’hôpital principal et plusieurs établissements nécessitant de l’eau. Il devient évident que nous sommes confrontés à une véritable crise », souligne M. Munthali.
L’infrastructure d’approvisionnement en eau, gérée par le NRWB, a atteint ses limites. La dernière modernisation du réseau d’approvisionnement en eau de Rumphi remonte à 2003, conçue pour répondre à la demande de 2010, estimée à 1,5 million de litres par jour. Aujourd’hui, la demande a dépassé le seuil de dix millions de litres par jour, soit une multiplication par plus de dix. Malgré cela, aucun travail de réhabilitation majeur n’a été réalisé depuis 2004, et le système vieillissant ne peut desservir que 23 % de la population de la ville. L’eau n’est disponible aux habitants que pendant quelques heures.
Sans surprise, la frustration se fait sentir sur les forums de consommateurs de Rumphi. Dora Mkandawire, une habitante, souligne les conséquences néfastes des problèmes persistants d’eau pour les femmes.
« Nous sommes les plus durement touchées, car notre société est structurée de telle manière que nous, les femmes, allons chercher l’eau. Ces interruptions persistantes nous privent d’un temps précieux et affectent notre productivité », déplore Mme Mkandawire.
Le système d’approvisionnement en eau est également concentré dans la ville, laissant les principaux centres commerciaux dépendre de sources d’eau traditionnelles non protégées, telles que les puits. En outre, le district ne dispose pas d’un système d’égouts opérationnel.
Cet accès limité pénalise non seulement les foyers, mais aussi le potentiel économique global de la région. Dans les principaux centres commerciaux situés le long de la route nationale M1, comme Phwezi, Bwengu et Enukweni, la situation est encore plus préoccupante. Ces communautés dépendent de sources non protégées, tandis que Bolero, où réside le chef principal Chikulamayembe, dispose d’un système d’approvisionnement en eau par gravité géré par la communauté, qui peine à répondre à la demande locale.
« Nos populations ont besoin de plus. Les pôles de croissance comme le nôtre devraient disposer de sources d’eau fiables pour favoriser la prospérité et la santé », s’inquiète le chef Chikulamayembe.
Pour relever ces défis et ouvrir la voie au développement durable, l’Office des eaux de la région Nord, avec le financement de la Banque africaine de développement et du gouvernement du Malawi, met en œuvre le Projet de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement de Rumphi. Son objectif ? Transformer la frustration en soulagement et garantir qu’aucune communauté ne souffre de la soif.
Le projet, qui devrait accroître l’accès à un approvisionnement en eau potable durable et résilient au climat et à des services d’assainissement gérés en toute sécurité dans la ville de Rumphi et ses environs, profitera à plus de 158 000 personnes, parmi lesquelles 51 % devraient être des femmes.
Le projet couvrira Rumphi quasiment de long en large et s’étendra à certaines parties du nord de Mzimba.
Le projet ne néglige rien et ne laisse personne au bord du chemin, accordant la priorité à tous les éléments clés, notamment la restauration des paysages forestiers et les initiatives d’adaptation fondées sur les écosystèmes pour un approvisionnement en eau durable.
« Dans le cadre de ce projet, nous modernisons les installations d’eau et d’assainissement, notamment en plantant et en entretenant 700 000 arbres dans le cadre de la gestion du bassin versant. Pour la première fois, la ville de Rumphi sera dotée d’un réseau d’égouts adapté pour répondre aux besoins des habitants, en plus d’un meilleur approvisionnement », indique Catherine Mwafulirwa, directrice du développement des infrastructures au Northern Region Water Board.
« Nous étendons également l’approvisionnement en eau de la ville à de nouvelles zones comme Bolero, Phwezi, Bwengu et Enukweni. Des consultants sont actuellement sur le terrain pour préparer les plans détaillés et l’assistance pour les appels d’offres des travaux d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Nous prévoyons de recruter une entreprise pour les travaux avant la fin de l’année », précise-t-elle.
Au cours de cette saison de plantation, le NRWB a mis en terre 264 000 arbres, selon Mme Mwafulirwa. Cela a permis notamment de créer des centaines d’emplois à court terme pour les communautés locales, dans le cadre de la création de pépinières pour les plants d’arbres et de l’exercice de plantation.
« Rumphi se développe, mais sans eau ni assainissement amélioré, le développement stagne », déplore le commissaire du district de Rumphi, Emmanuel Bulukutu.
« Ce projet est essentiel, car il permettra non seulement de soutenir le collège technique en pleine expansion, mais il améliorera aussi la qualité de vie de tous les habitants, favorisant ainsi une communauté plus saine et plus prospère », affirme-t-il.
« Nous travaillerons donc de façon diligente avec la NRWB et toutes les parties prenantes pour veiller à ce que ce projet soit mis en œuvre avec succès dans les délais impartis », ajoute M. Bulukutu.
Une fois achevé, le projet complétera le puzzle de l’approvisionnement en eau du tronçon de route M1 entre Mzuzu et Rumphi. Cela signifie que toutes les personnes vivant le long des 83 kilomètres de la route Mzuzu-Ekwendeni-Enukweni-Bwengu-Phwezi auront accès à de l’eau potable gérée en toute sécurité.
« Avec des infrastructures d’eau et d’assainissement fiables, Rumphi serait en mesure de libérer son potentiel en tant que pôle dynamique de capital humain et d’activité économique dans le nord du Malawi. Ce changement donnerait aux étudiants la possibilité de se concentrer uniquement sur leurs études, garantirait que les ménages ne luttent plus pour les ressources de base, et créerait un environnement où les personnes et les affaires peuvent prospérer », assure le commissaire du district. « Pour les habitants de Rumphi, ce projet n’est pas seulement une question d’eau ; c’est une question d’espoir, de dignité et d’un avenir sur lequel ils peuvent compter. »
Le Groupe de la Banque africaine de développement a fait un don de 32,2 millions de dollars, le gouvernement du Malawi contribuant à hauteur de 3,67 millions de dollars au projet mis en œuvre sur une période de quatre ans, de décembre 2023 à décembre 2027.
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) est la première institution multilatérale de financement dédiée au développement de l’Afrique. Elle comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). La BAD est présente sur le terrain dans 44 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, et contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 Etats membres régionaux. Pour plus d’information : www.AfDB.org