Perspectives économiques de l’Afrique 2025 : la Banque africaine de développement présente son Rapport-pays sur la République démocratique du Congo
Selon le rapport, la croissance économique de la RDC a atteint 6,5 % en 2024, essentiellement soutenue par le dynamisme du secteur minier
Le potentiel de la RDC est immense et la dynamique de croissance est bien enclenchée
Le bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) en République démocratique du Congo a présenté officiellement son Rapport-pays 2025 pour la RDC, dans le cadre des publications nationales issues de son rapport annuel phare : les Perspectives économiques en Afrique.
Placée sous le thème « Tirer le meilleur parti du capital de la République démocratique du Congo pour favoriser son développement », la présentation du rapport a eu lieu, le 10 juillet 2025, à l’Hôtel Hilton Kinshasa, en présence d’une centaine de participants parmi lesquels des représentants des institutions publiques, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers, des organisations de la société civile et des universitaires.
Outre le vice-Premier ministre, ministre du Plan et de la Coordination de l’aide au développement, représenté par son Secrétaire général Daniel Epembe Mosango, et la vice-ministre des Finances, O’Neige N’Sele, l’événement a enregistré la participation du ministre des Mines, Kizito Pakabomba, du Premier vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo William Pambu Pambu, et de la deuxième vice-présidente de la Fédération des entreprises du Congo Eliane Munkeni Kiekie. Le représentant résident du Fonds monétaire international en RDC, René Tapsoba, et le coordonnateur résident des Nations unies en RDC, Bruno Lemarquis, ainsi que d'autres partenaires techniques et financiers étaient également présents.
Une croissance résiliente malgré les défis structurels
Selon le rapport, la croissance économique de la RDC a atteint 6,5 % en 2024, essentiellement soutenue par le dynamisme du secteur minier. Pour 2025, la croissance est projetée à 5 %, et à 5,3 % en 2026. Le rapport note également la décélération de l’inflation, qui est passée de 19,9 % en 2023 à 17,9 % fin 2024 et devrait s’établir à 8,8 % 2025, traduisant une meilleure coordination des politiques économiques.
Toutefois, la RDC reste confrontée à des déficits budgétaires et courants persistants, à une faible mobilisation des ressources fiscales avec un taux de pression fiscale à 13,6 % du PIB et à un accès limité aux infrastructures de base.
Le rapport souligne que le capital naturel de la RDC est estimé à 858 milliards de dollars, dont 56 % sont constitués d’actifs renouvelables. Toutefois, plus de 74 % de la population vit toujours avec moins de 2,15 dollars par jour et l’indice de développement humain reste faible (0,481 en 2022), confirmant la nécessité d’approfondir les réformes.
Au nom du ministre des Finances, la vice-ministre des Finances, a salué la pertinence de ce rapport pour guider la RDC dans ses ambitions économiques et sociales.
« Aucun succès en matière économique ne peut se réaliser sans un minimum de rigueur ainsi qu’une bonne gouvernance et une cohérence des politiques publiques formulées sur la base d’évidences scientifiques. », a-t-elle déclaré.
Elle a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre les réformes pour renforcer la résilience de l’économie congolaise et faire de la RDC un pôle de stabilité économique et de croissance durable en Afrique.
Des recommandations concrètes pour renforcer la résilience économique
Le rapport recommande d’accélérer la diversification économique en renforçant les réformes budgétaires et structurelles, les infrastructures, le secteur financier et en améliorant la gestion du capital naturel et humain. Il plaide pour un renforcement du cadre institutionnel avec l’accélération de la digitalisation du service public, une lutte accrue contre la corruption, une meilleure valorisation des ressources humaines et naturelles.
« Le potentiel de la RDC est immense et la dynamique de croissance est bien enclenchée. Il reste maintenant à accélérer la mobilisation des ressources, renforcer la gouvernance et améliorer l’efficacité de la dépense publique. Ce sont des leviers essentiels pour libérer pleinement ce capital et accompagner durablement le développement du pays », a déclaré Olivier Manlan, économiste-pays de la Banque africaine de développement pour la RDC.
Les rapports pays de la Banque africaine de développement sont une déclinaison à l'échelle nationale des analyses continentales des Perspectives économiques en Afrique 2025. Ce document évalue la performance économique des 54 pays africains et leurs perspectives de croissance, en analysant les dynamiques économiques, les défis structurels et les priorités stratégiques.
Le rapport continental a été publié en mai 2025, lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque à Abidjan, sous le thème « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement ».
L’économiste pays de la Banque en RDC, a rappelé que le rapport constitue un outil stratégique d’aide à la décision pour soutenir le dialogue entre la Banque, les autorités congolaises et les partenaires au développement. Il a souligné que l’exploitation optimale du potentiel naturel, humain et financier de la RDC demeure un levier essentiel pour asseoir une croissance inclusive et durable dans un contexte mondial de plus en plus contraignant.
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
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À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :
Le Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution de financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Représentée dans 41 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 États membres régionaux. Pour plus d’informations: www.AfDB.org