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- Des participants au septième Forum africain sur les statistiques de genre (AGSF 2025); À Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 30 juin 2025; Ce forum a réuni des décideurs politiques, des statisticiens et des experts en genre de tout le continent pour promouvoir des systèmes de données inclusifs pour les femmes et les filles
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Forum africain sur les statistiques de genre : les dirigeants africains appellent à un engagement renouvelé en faveur de données de qualité sur le genre
Les déficits de financement menacent les progrès en matière d’égalité, soulignent les experts
Ce Forum est une occasion unique de transformer les chiffres en récits, l’analyse en action et les données en justice sociale pour toutes les femmes et les filles africaines
Face aux reculs croissants en matière d’égalité des genres et aux contraintes financières accrues, des décideurs politiques africains, des experts en genre et des spécialistes du développement appellent à une collaboration renouvelée et à un investissement soutenu dans les systèmes nationaux de données sur le genre en Afrique.
C’est le message du septième Forum africain sur les statistiques de genre qui a débuté le 30 juin 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Le Forum a été coorganisé par l’Agence nationale de la statistique de Côte d’Ivoire, la Commission de l’Union africaine, le Groupe de la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, ONU-Femmes et Open Data Watch, avec le soutien financier du Fonds fiduciaire de coopération économique Corée-Afrique.
Le Forum explore les systèmes de données sur le genre en Afrique, les moyens de renforcer les capacités statistiques et les politiques visant à promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes en Afrique.
Les représentants de la Côte d’Ivoire, pays hôte, ont déclaré que le pays avait réalisé des progrès notables ces dernières années dans la collecte, l’analyse et l’utilisation des données sur le genre pour guider les politiques publiques.
« Ces statistiques sont essentielles pour comprendre les réalités vécues par les filles et les femmes et pour concevoir des programmes et des politiques efficaces qui éliminent les inégalités », a déclaré le directeur général de l’Agence nationale de la statistique de Côte d’Ivoire, Thiekoro Doumbia.
Organisé sous le thème « Des statistiques robustes pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », le Forum a attiré plus de 150 participants de 40 pays africains, couvrant une diversité de secteurs — y compris des représentants gouvernementaux, des statisticiens, la société civile et des organisations de développement.
Les participants se sont penchés sur le parcours de l’Afrique en matière de statistiques de genre depuis la Déclaration et le Programme d’action de Beijing de 1995 — un accord international historique visant à faire progresser les droits des femmes et l’égalité des genres.
« Les statistiques fournissent une base solide pour une bonne prise de décision, et les statistiques de genre sont essentielles pour identifier les vulnérabilités des femmes, des filles, des hommes et des garçons et pour y répondre de manière appropriée », a déclaré le chef de la section des statistiques démographiques et sociales à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, William Muhwava.
Des panels de haut niveau, des sessions techniques et de réseautage se sont concentrés sur des questions prioritaires allant des statistiques sur la violence sexiste et des systèmes de données inclusifs à la protection sociale, la migration et les ensembles de normes, principes et règles qui guident le comportement et la prise de décision.
Au cours du forum, le Rapport analytique de l’Indice de genre en Afrique 2023 de la Banque africaine de développement et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique a été présenté. Cette publication phare mesure l’état de l’égalité des genres sur le continent.
Selon cet indice, les femmes et les filles africaines continuent d’être laissées pour compte dans les domaines économique, social et politique, malgré les progrès accomplis dans certains secteurs.
« Ce Forum est une occasion unique de transformer les chiffres en récits, l’analyse en action et les données en justice sociale pour toutes les femmes et les filles africaines », a déclaré la cheffe de la Division du genre et de l’autonomisation des femmes à la Banque africaine de développement, Nathalie Gahunga.
« Les données sont la clé du changement. Pourtant, dans 15 pays africains, seuls 52 % des indicateurs liés au genre établissent une distinction claire entre les femmes et les hommes. Cet écart compromet les progrès en matière de santé maternelle, de participation politique et de prévention de la violence », a-t-elle ajouté.
Selon ONU-Femmes et le Partenariat statistique pour le développement au XXIe siècle PARIS21, les pays africains ont atteint un peu plus de 50 % de leur potentiel en matière de données sur le genre. Si certains pays affichent des résultats supérieurs à la moyenne mondiale, le continent reste à la traîne.
« Une Afrique axée sur les populations a besoin de données fiables qui reflètent avec précision les réalités des femmes et des filles », a déclaré Aberash Tariku Abaye Afrique, expert en coordination des statistiques à l’Institut de statistique de l’Union africaine.
« L’inclusion des femmes dans le développement de l’Afrique est donc essentielle pour une croissance économique et un développement social durables », a déclaré Adjaratou Ndiaye, représentante d’ONU-Femmes en Côte d’Ivoire. « Nous ne pourrons y parvenir sans données fiables sur le genre, ce qui exige que les pays et les secteurs collaborent étroitement pour identifier et combler les lacunes afin de renforcer les systèmes de données dans la région. »
Le Forum devrait se conclure par des recommandations visant à soutenir les institutions, les processus et les ressources pour produire, diffuser et exploiter les données liées au genre. Cela permettra d’assurer la coordination entre les producteurs et les utilisateurs de données sur le genre, en fondant les politiques africaines sur des données probantes et concrètes.
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
Contact médias :
Raïssa Girondin,
spécialiste de la communication,
Groupe de la Banque africaine de développement,
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