Contenu multimédia
- Images (3)
- L’État de droit est le nouvel or de l’Afrique : le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina appelle à des réformes juridiques et à une gouvernance audacieuses pour libérer la prospérité
- M. Akinwumi Adesina prononce l’allocution finale à la Conférence annuelle 2025 de la Société du barreau du Kenya devant une salle comble, dans le comté de Kwale, près de Mombasa
- « La justice et le développement ne sont pas des voies parallèles, ce sont des pistes convergentes vers une croissance inclusive », a déclaré Akinwumi Adesina dans son discours
- Tout (3)
L’État de droit est le nouvel or de l’Afrique : le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina appelle à des réformes juridiques et à une gouvernance audacieuses pour libérer la prospérité
Il a appelé les avocats, juges et arbitres africains à se hisser au rang de « gardiens de la promesse et intendants de la destinée » en veillant à l’application des garanties constitutionnelles en matière de finances publiques
En tant qu’avocats, juges et gardiens de la loi, je vous exhorte à défendre l’État de droit, à rendre la justice avec équité et droiture
« Lorsque l’Afrique défendra l’État de droit, le monde sera à ses côtés », a déclaré, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), Akinwumi Adesina, devant plus de 1 200 avocats, juges et responsables gouvernementaux participant à la Conférence annuelle 2025 de la Société du barreau du Kenya (Kenya Law Society’s) qui se clôturait vendredi 15 août 2025.
M. Adesina qui prononçait l’allocution de clôture a intitulé son message « Finances publiques, gouvernance, justice et développement ». Établissant un lien étroit entre indépendance judiciaire, bonne gestion des finances publiques et croissance économique durable, le président du Groupe de la Banque africaine de développement a souligné que la véritable richesse de l’Afrique réside non seulement dans ses ressources naturelles, mais aussi dans sa capacité à les gérer de manière transparente, à faire appliquer les contrats équitablement et à garantir la justice à tous les citoyens.
Transformer les défis en opportunités
L’Afrique est confrontée à un déficit annuel de 100 milliards de dollars d’investissements directs étrangers, et sa situation est aggravée par de faibles classements en matière d’État de droit, des vulnérabilités liées à la dette et des affaires prédatrices des fonds vautours. Les fonds vautours rachètent les dettes des pays à prix réduit sur les marchés secondaires, puis exploitent les systèmes juridiques faibles pour poursuivre les pays débiteurs en remboursement intégral, assorti d’intérêts rétroactifs et de frais juridiques.
« Les données montrent que les investissements directs étrangers se dirigent davantage vers les pays qui présentent une stabilité politique, des démocraties solides, de la transparence et de faibles niveaux de corruption », a déclaré M. Adesina à cette conférence organisée dans la ville côtière de Diani, à environ 35 kilomètres au sud de Mombasa.
Il a cité parmi les autres facteurs clés de l’État de droit une justice indépendante et transparente, des cadres réglementaires solides, la responsabilité publique, un service public efficace, une politique de concurrence et le respect des droits de propriété intellectuelle.
Il a également souligné le lien essentiel entre justice et développement, arguant que l’accès à la justice doit être universel. Cela implique l’aide juridique, la digitalisation des tribunaux et des mécanismes de recours qui rapprochent la loi des citoyens.
« La justice n’est pas un produit dérivé du développement — elle en est le fondement », a-t-il souligné.
M. Adesina a exhorté les pays africains à :
• Renforcer l’indépendance et la transparence du système judiciaire pour attirer les capitaux mondiaux.
• Réformer les lois sur les ressources naturelles afin que les bénéfices profitent aux communautés, et non aux élites.
• Mettre en place des fonds souverains pour préserver la prospérité des générations futures.
• Construire de solides systèmes africains d’arbitrage pour régler les différends localement et équitablement.
Il a appelé les avocats, juges et arbitres africains à se hisser au rang de « gardiens de la promesse et intendants de la destinée » en veillant à l’application des garanties constitutionnelles en matière de finances publiques.
M. Adesina a aussi invité les membres de la Société du barreau du Kenya à promouvoir l’éthique et les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), à digitaliser les systèmes judiciaires, à améliorer les infrastructures juridiques et à protéger les actifs nationaux contre les pratiques d’endettement prédatrices.
Le discours de M. Adesina mettait fin à une conférence de trois jours, axée sur la gouvernance d’entreprise, la protection du constitutionnalisme et de l’État de droit, la gestion responsable des finances publiques et la digitalisation des systèmes juridiques. La cérémonie de clôture a réuni d’éminentes personnalités du monde juridique et du gouvernement kényans, notamment la juge en chef du Kenya Martha Koome, la présidente de la Société du barreau du Kenya Faith Odhiambo, le gouverneur du comté de Mombasa, Abdulswamad Nassir. Le directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Est, Alex Mubiru figuraient aussi parmi les participants.
Des solutions en action
La Banque africaine de développement appuie les pays africains à relever les défis liés à la gouvernance, aux finances publiques et à la justice.
Au Rwanda et en Côte d’Ivoire, son soutien à la création et à la modernisation de tribunaux commerciaux spécialisés a réduit de près de moitié les délais de règlement des litiges, libérant ainsi plus d’un milliard de dollars d’investissements.
Aux Seychelles, des réformes constitutionnelles soutenues par la Banque exigent que tout emprunt souverain reçoive l’approbation du Parlement, ce qui a contribué à faire passer le ratio dette/PIB de plus de 100 % à moins de 55 %.
Au Kenya, les réformes appuyées par la Banque en matière de marchés publics et de transparence de la dette, notamment la surveillance parlementaire des emprunts publics, permettent de protéger les fonds publics.
Connu comme « l’optimiste en chef de l’Afrique », M. Adesina a exhorté la communauté juridique du continent à prendre conscience qu’elle détient les clés pour transformer la gouvernance en croissance et faire du développement une réalité quotidienne plutôt qu’une promesse lointaine.
« Faisons un choix que l’histoire retiendra et dont les générations se souviendront », a-t-il déclaré. « En tant qu’avocats, juges et gardiens de la loi, je vous exhorte à défendre l’État de droit, à rendre la justice avec équité et droiture », a conclu le président du Groupe de la Banque.
Discours (https://apo-opa.co/4mKBZKX)
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
Contact médias :
Christin Roby
Chargée régionale de la communication pour l’Afrique de l’Est
Banque africaine de développement
media@afdb.org