Révolution énergétique en Afrique : la Mission 300 va éclairer l’avenir du continent
Cette initiative intervient à un moment critique : près de 600 millions d’Africains, représentant 83 % de la population mondiale privée d’énergie, n’ont pas accès à l’électricité
Nous avons besoin de l’action des gouvernements, du financement des banques multilatérales de développement et des investissements du secteur privé
- Une collaboration exceptionnelle entre le Groupe de la Banque mondiale et le Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) pour raccorder 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030.
- Le Sommet de l’énergie de Dar es Salam va tracer les voies de la transformation énergétique.
Sur un continent où des millions de foyers sont encore plongés dans l’obscurité chaque nuit, une initiative révolutionnaire suscite l’espoir. La semaine prochaine, les acteurs du changement africains et mondiaux se réuniront à Dar es Salam, en Tanzanie, pour le premier sommet des chefs d’État africains sur l’énergie, où ils s’engageront dans un projet ambitieux visant à raccorder 300 millions d’Africains supplémentaires à l’électricité d’ici 2030.
L’initiative, baptisée « Mission 300 » (M300), représente une collaboration sans précédent entre le Groupe de la Banque africaine de développement et le Groupe de la Banque mondiale, aux côtés d’autres partenaires mondiaux. Elle vise à combler la grande fracture énergétique du continent en tirant parti de technologies de pointe et de financements innovants.
Plusieurs chefs d’État et de gouvernement d’Afrique et du reste du monde se joindront à 1 500 autres participants — le secteur privé étant fortement représenté — lors du sommet qui se tiendra les 27 et 28 janvier. Ensemble, ils traceront la voie de l’Afrique vers un accès universel à une énergie abordable, fiable et durable d’ici 2030.
Cette initiative intervient à un moment critique : près de 600 millions d’Africains, représentant 83 % de la population mondiale privée d’énergie, n’ont pas accès à l’électricité.
« Aucune économie ne peut croître, s’industrialiser ou être compétitive dans l’obscurité, a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina. Ce partenariat change la donne pour le développement de l’Afrique. » La Mission 300, lancée lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international en 2024, bénéficie également du soutien du Groupe des sept (G7) et du G20.
Le sommet de la semaine prochaine devrait aboutir à deux résultats importants : la Déclaration de Dar es Salam sur l’énergie, qui énonce les engagements et les mesures de réforme des gouvernements africains pour réformer le secteur de l’énergie et la première série de Pactes nationaux pour l’énergie, qui serviront de plan directeur pour les transformations spécifiques à chaque pays.
Dans le cadre de la première phase de la Mission 300, douze pays présenteront leurs pactes pour l’énergie : le Tchad, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Libéria, Madagascar, le Malawi, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Tanzanie et la Zambie. Ces pays représentent plus de la moitié de la population mondiale n’ayant pas accès à l’électricité et un quart de celle qui n’a pas accès à des solutions de cuisson propre. D’autres pays africains devraient élaborer leurs pactes au cours des phases suivantes.
La réunion de deux jours mettra également en lumière les réussites du secteur de l’énergie dans certains pays, établira une alliance des acteurs du secteur pour accélérer les investissements dans les infrastructures énergétiques et renforcera la planification électrique, le commerce et le marché ainsi que les cadres politiques régionaux. Ces efforts soutiendront la mise en œuvre du Plan directeur continental et du Marché unique africain de l’électricité.
Le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga, a présenté une approche à trois volets pour réussir : « Nous avons besoin de l’action des gouvernements, du financement des banques multilatérales de développement et des investissements du secteur privé. »
L’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et la planète et la Fondation Rockefeller ont d’ores et déjà engagé 10 millions de dollars en faveur de l’assistance technique pour des projets d’électricité dans 11 pays africains, des villes animées du Nigéria aux villages reculés de Madagascar, tout en dynamisant des initiatives au sein du COMESA, la plus grande communauté économique régionale d’Afrique.
Rôle de pionnier
En tant que première institution de financement du développement en Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement apporte une expérience considérable à l’initiative M300. Le portefeuille actuel de la Banque et sa réserve de projets énergétiques devraient permettre de raccorder 43 millions de personnes à l’électricité. Dans le cadre de la Mission 300 et de la nouvelle stratégie décennale de la Banque, ce nombre passera à 50 millions, complété par l’engagement de la Banque mondiale d’assurer 250 millions de raccordements d’ici 2030.
Le bilan de la Banque comprend des projets phares tels que le projet d’énergie éolienne du lac Turkana au Kenya, qui a ajouté 310 mégawatts à la capacité du pays. Autre initiative ambitieuse, l’initiative Desert to Power (D2P), qui vise à transformer la vaste région ensoleillée du Sahel en une centrale électrique solaire couvrant 11 pays et raccordant 250 millions de personnes à l’électricité.
Les récents succès de l’initiative Desert to Power (D2P) comprennent un prêt de 302,9 millions de dollars pour le cofinancement d’une centrale solaire et d’un projet d’interconnexion électrique entre la Mauritanie et le Mali. Ce projet devrait profiter à 100 000 ménages. Par l’intermédiaire de son Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), la Banque a soutenu des projets de mini-réseaux verts à travers le continent.
Alors que l’Afrique s’efforce de parvenir à un accès universel à une énergie abordable, fiable et durable d’ici 2030, Mission 300 offre bien plus que le développement des infrastructures. Pour des millions d’Africains qui n’ont jamais connu une électricité fiable, elle représente la promesse d’une transformation, non seulement du paysage énergétique, mais aussi de leur vie quotidienne.
Les dirigeants et les acteurs du changement du continent qui se réuniront à Dar es Salam la semaine prochaine poseront les jalons de la révolution de l’électrification en Afrique. Les partenariats forgés et les engagements pris lors de cette réunion façonneront le parcours du continent vers la réalisation de son objectif d’accès universel à l’énergie, la transformation de millions de vies et la promotion du développement durable.
« Le monde entier nous observera », a prévenu M. Adesina.
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
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Kwasi Kpodo,
Département de la communication et des relations extérieures
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À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :
Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution du financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Représentée dans 41 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 Etats membres régionaux. Pour plus d’informations: www.AfDB.org