Forum mondial de la philanthropie : appel à une collaboration « plus judicieuse » entre les donateurs pour atteindre l’objectif d’une Afrique résiliente au changement climatique
Cette rencontre virtuelle a débuté par un appel à l’adoption de moyens durables permettant à l’Afrique de sortir plus fort de la pandémie de Covid-19
La collaboration est importante pour jeter des bases solides permettant de déboucher sur un avenir plus vert dans l’après-Covid‑19
Les experts présents au Forum mondial de la philanthropie 2020, organisé en visioconférence le 15 septembre dernier par la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), ont appelé à une collaboration accrue entre les bailleurs de fonds qui permettrait de faire face à la grave menace que représente le changement climatique pour le développement de l’Afrique.
Lors d’une session intitulée « Les économies vertes inclusives : exploiter les opportunités et les solutions innovantes en faveur des investissements dans un développement résilient au changement climatique en Afrique », les participants ont souligné le rôle essentiel joué par les approches innovantes dans la mobilisation des ressources financières en faveur de l’adaptation au changement climatique sur le continent.
Cette rencontre virtuelle a débuté par un appel à l’adoption de moyens durables permettant à l’Afrique de sortir plus fort de la pandémie de Covid-19. Elle était animée par Emily Ojoo-Massawa, déléguée principale du Partenariat mondial pour l’adaptation au changement climatique.
« La voie vers une reprise durable face à la pandémie de Covid-19 nécessitera des investissements qui s’attaquent simultanément à la pandémie elle-même et aux risques avérés en matière de changement climatique, tout en offrant des avantages indirects attractifs », a déclaré Al Hamndou Dorsouma, directeur chargé de la lutte contre le changement climatique et de la croissance verte à la Banque.
« L’heure est aujourd’hui à l’adaptation. Il est intéressant de noter que nous recevons l’attention d’organisations philanthropiques, du secteur privé et d’investisseurs non traditionnels qui souhaitent investir dans le but d’exploiter les nouvelles opportunités qui se présentent dans le domaine de l’adaptation au changement climatique », a expliqué Arame Tall, spécialiste de l’adaptation et de la résilience au Groupe de la lutte contre le changement climatique de la Banque mondiale. « Nous avons besoin que les ministères des Finances participent à une définition des opportunités d’investissement en faveur de l’adaptation dans les pays afin de pouvoir mieux exploiter ces opportunités, notamment en ce qui concerne des objectifs clairs en termes d’investissements et de plans sectoriels », a-t-il déclaré.
Avec moins de 2 % des financements philanthropiques consacrés à la lutte contre le changement climatique, les bailleurs de fonds sont confrontés à un obstacle majeur. La solution est de collaborer davantage et de manière plus judicieuse pour pouvoir atteindre des objectifs ambitieux et s’assurer l’appui de tous les secteurs, ont constaté les participants qui attirent l’attention de l’humanité sur les difficultés sans précédent posées par la pandémie de Covid‑19.
« La collaboration est importante pour jeter des bases solides permettant de déboucher sur un avenir plus vert dans l’après-Covid‑19 », a déclaré Atsuko Toda, directrice chargée du Financement agricole et du développement des infrastructures rurales à la Banque africaine de développement. Elle a appelé à un changement radical dans les modes de financement en faveur de l’adaptation au changement climatique, mettant en avant la volonté affichée par la Banque de collaborer avec ses partenaires pour accélérer le processus d’adaptation de l’Afrique.
En octobre 2018, le Conseil d’administration de la Banque a approuvé un plan‑cadre pour la mise en œuvre du Programme de financement des risques de catastrophes en Afrique (ADRiFi), qui offre aux pays africains la possibilité de mettre en commun leurs ressources et de transférer leurs risques liés au changement climatique en s’acquittant d’une prime d’assurance souveraine. « Le paiement est effectué immédiatement après une catastrophe », a précisé Atsuko Toda. La Banque s’est associée à une société d’assurance, la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC), pour garantir la mise en œuvre de l’ADRiFi.
La crise provoquée par la pandémie de Covid‑19 a montré l’urgence de reconstruire des économies plus saines, plus inclusives et plus résilientes, ont déclaré les participants à cette rencontre.
Le directeur exécutif de l’ARC, Lesley Ndlovu, a souligné la nécessité pour les pays d’anticiper leur exposition aux risques et de renforcer leur résilience. « Au sein de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques, nous collaborons avec les pays pour les préparer à l’exposition aux risques auxquels ils sont confrontés et nous les aidons à se préparer à réagir, notamment en les aidant à créer un fonds de prévoyance. Nous avons également établi un partenariat avec la Banque africaine de développement pour le Programme de financement des risques de catastrophe en Afrique et pour différents autres outils de financement », a-t-il déclaré. « Nous avons besoin de collaborations plus larges pour surmonter le problème auquel est confronté notre continent. Ce problème est si vaste que nous avons tous un rôle à jouer. »
Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique compte parmi les régions du monde les plus vulnérables au changement climatique, et son coût économique est élevé : jusqu’à 15 milliards de dollars américains en 2020, et il pourrait atteindre 50 milliards de dollars d’ici à 2040, ce qui est équivalent à 7 % du PIB du continent.
Al Hamdou Doursouma a souligné que la Banque mobiliserait 25 milliards de dollars entre 2020 et 2025 pour soutenir les investissements dans la lutte contre le changement climatique.
En 2019, la Banque africaine de développement a donné la priorité au financement de l’adaptation au changement climatique, 55 % de son financement axé sur le changement climatique étant investi dans des mesures d’adaptation. Le financement de la Banque en faveur de l’adaptation est passé de 500 millions de dollars en 2012, à deux milliards de dollars en 2019, soit un montant cumulé de 18,6 milliards de dollars pour cette période.
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