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- Des cadres gouvernementaux centrafricains chargés de la régulation des ressources naturelles renforcent leurs capacités de lutte contre les flux financiers illicites et les prêts adossés aux ressources, lors d'un atelier du projet GONAT organisé par la Banque africaine de développement à Bangui, du 10 au 13 juin 2024
- Photo de groupe de participants au dialogue politique sur la lutte contre les flux financiers illicites dans le cadre du projet GONAT (Bangui, 10-13 juin 2024). De gauche à droite : M. Sébastien Mangele, économiste pays pour la RCA, Banque africaine de développement ; M. Charles Nyirahuku, chef du secteur gazier, Banque africaine de développement, Professeur Prince E. Danguene, enseignant chercheur, faculté des sciences, Université de Bangui, M. Gilbert Nengbi Kovoungbo, Président du Consortium des Organisations de la société civile centrafricaine, Mme Kessy M. Ekomo Soignet, vice-présidente, Groupement interprofessionnel de Centrafrique, Pr. Chantal L. Djebebe, ministre, conseillère du Premier ministre centrafricain chargée des ressources naturelles, M. Georges H. Ouaboua, directeur de cabinet, ministère des Mines et de la Géologie, Salami Adeleke, responsable en chef du développement des capacités et macroéconomiste, Banque africaine de développement, Boye B. Kissagne, chargé principal de programme pays pour la RCA, Banque africaine de développement
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République centrafricaine : la Banque africaine de développement renforce les capacités en matière de lutte contre les flux financiers illicites
Les participants à l’atelier ont souligné le recours croissant aux prêts adossés aux ressources – des mécanismes de financement garantis par les ressources naturelles – pour le développement des infrastructures
En tant que Banque, nous reconnaissons qu'un changement transformateur et durable ne peut se produire que si la voix des femmes et des communautés locales est entendue et prise en
Le Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) a conclu avec succès un atelier de haut niveau suivi d’un dialogue politique, visant à renforcer les capacités de la République centrafricaine en matière de lutte contre les flux financiers illicites et à améliorer la gouvernance des prêts adossés aux ressources.
Organisé à Bangui du 10 au 13 juin 2025 sous le thème « Exploiter la richesse de l'Afrique : freiner les flux financiers illicites pour une croissance et un développement résilient, cet événement de quatre jours a réuni 80 participants issus des principaux ministères - Finances, Economie, Plan, Environnement, Mines et Géologie - ainsi que la société civile, le secteur privé et les communautés locale.
Parmi les panélistes de haut niveau figuraient Felix Moloua, ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération et gouverneur de la Banque pour la RCA, Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines et de la Géologie et Chantal Laure Djebebe, ministre, conseillère du Premier ministre chargée des ressources naturelles.
Les flux financiers illicites sont un défi majeur à l’échelle du continent, siphonnant chaque année plusieurs milliards de dollars, et limitant fortement les capacités des pays africains à mobiliser des ressources internes pour financer leur développement.
« La République centrafricaine est riche de ressources naturelles : or, diamant, uranium, cuivre, forêt, entre autres. Mais sans une surveillance accrue des capacités institutionnelles et une planification stratégique adéquate, ces ressources naturelles peuvent devenir une source de fragilité politique, d'activités illicites et d'endettement insoutenable », a prévenu M. Beltoungou.
Les participants à l’atelier ont souligné le recours croissant aux prêts adossés aux ressources – des mécanismes de financement garantis par les ressources naturelles – pour le développement des infrastructures. Bien que ces instruments permettent de mobiliser des financements essentiels, ils comportent également des risques.
« Les prêts adossés aux ressources sont des prêts garantis par des ressources qui peuvent faciliter la construction d'infrastructures, telles que les routes, hôpitaux, écoles. Toutefois, il faut de la prudence dans les conditions de remboursement si l'on ne maîtrise pas encore la comptabilité de ses ressources », a souligné Médard Goudozoui, ingénieur géologue et bénéficiaire de la formation.
Les sessions de formation ont présenté une série d’outils et de stratégies nécessaires pour détecter et combattre les flux financiers illicites en RCA.
« Nous avons découvert des méthodes, telles que la Partner Country Method (PCM), la fausse facturation commerciale, ou encore les indices internationaux comme le Financial Secrecy Index ou le Corruption Perception Index, qui permettent d'identifier les écarts entre les déclarations d'exportation et les enregistrements douaniers dans les pays partenaires », a noté Fanta Mariette Samba-Vomi, ingénieure géologue et directrice du cadastre minier. Pour elle, ces outils sont essentiels pour repérer les anomalies liées à la sous-évaluation ou à la surévaluation des ressources exportées, comme cela peut être observé dans les filières aurifères ou diamantifères en RCA.
La question de l'inclusion des femmes dans la gouvernance a aussi été fortement mise en avant au cours de l'atelier.
« Nous nous réjouissons que le projet (GONAT) mette l'accent sur une gouvernance inclusive, avec un objectif de participation féminine d'au moins 40 %. En tant que Banque, nous reconnaissons qu'un changement transformateur et durable ne peut se produire que si la voix des femmes et des communautés locales est entendue et prise en compte dans les processus d'élaboration des politiques », a affirmé Mamady Souaré, responsable du bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement en Centrafrique.
Dans le même esprit, Alexia Molotouala, cheffe de la division n°2 du secrétariat permanent du Processus de Kimberley au ministère des Mines et de la Géologie, « impliquer davantage les femmes est crucial car elles jouent un rôle clé dans les communautés affectées. Leur participation renforce la transparence, l'équité et l'efficacité des politiques. Une gouvernance inclusive favorise aussi la paix sociale et le développement durable ».
Eric Ogunleye, directeur de l’Institut africain de développement, a souligné la portée plus large des sessions : « Nous sommes convaincus que les connaissances et les outils acquis contribueront de manière significative à un meilleur encadrement des prêts adossés aux ressources et à une gouvernance renforcée des ressources extractives. »
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
Contact media :
Solange Kamuanga-Tossou
chargée principale de la communication régionale pour l’Afrique centrale
media@afdb.org
À propos du projet GONAT :
Il s’agit d’un projet phare du Groupe de la Banque africaine de Développement. Conçu pour renforcer la gouvernance dans les secteurs des ressources naturelles dans les pays fragiles et en transition, le projet cible spécifiquement la République centrafricaine, le Tchad, la République démocratique du Congo, le Mozambique, la Sierra Leone et le Zimbabwe. Les secteurs des ressources naturelles couverts par le projet GONAT incluent le pétrole, le gaz, les minéraux, la foresterie, la pêche et la faune sauvage.
À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :
Le Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution de financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Représentée dans 41 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 États membres régionaux. Pour plus d’informations: www.AfDB.org